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Activités et Loisirs

Aix la romaine

Aix-en-Provence a été une grande cité antique, mais contrairement à Arles, Nîmes ou Fréjus, sa romanité s’est dissoute dans le temps, enfin, pas tout à fait.

Il suffit de quelques clefs de lecture pour que la trame urbaine des origines se dévoile et que l’on perçoive en fait combien elle a profondément marqué la structure de la ville actuelle.

À l’origine était AQUAE SEXTIAE

L’histoire d’Aix-en-Provence a commencé dans le fracas des armes. La ville a été créée par les Romains en 122 av. J.-C. pour se substituer à la capitale du peuple Salyen, détruite deux ans auparavant et que l’on assimile à l’actuel site d’Entremont. Aix est ainsi la première fondation romaine en Gaule.

Son nom latin, Aquae Sextiae Salluviorum, rappelle les eaux thermales à l’origine de sa localisation, le nom de son fondateur, le proconsul Caius Sextius Calvinus, vainqueur des Salyens, et celui de la population celto-ligure qui a sans doute constitué son noyau de peuplement originel. Les traces d’occupation les plus anciennes n’y remontent cependant pas avant 70 av. J.-C. et se concentrent autour de la seule source thermale connue pour l’Antiquité.

La configuration de la ville se perçoit mieux à partir du Ier s. ap. J.-C., grâce à la fortification qui la ceinture. Aix couvre 70 ha de superficie et se développe selon un axe est-ouest différent de celui, nord-sud, qui la caractérisera aux époques médiévale et moderne. Les Ier et IIe s. ap. J.-C. sont une période d’importante expansion. La ville se pare de monuments et l’habitat y prospère. Au IIIe s., s’amorce un lent déclin. L’occupation se rétracte autour de plusieurs pôles monumentaux du Haut Empire, à partir desquels la ville médiévale va se reconfigurer.

La ville palimpseste

La ville a conservé peu de vestiges de son passé romain ; son urbanisme en revanche en reste fortement imprégné.

Certaines rues actuelles ont, en effet, pérennisé le tracé de sa fortification antique (avenue Henri-Pontier, au nord ; rue des Boeufs, à l’ouest ; rue Irma-Moreau et traverse de l’Aigle-d’Or, au sud-ouest ; rue Espariat, au sud-est ; rues Montigny et Pierre-et-Marie-Curie à l’est). D’autres sont héritées d’anciens grands axes urbains et routiers : rues Jacques-de-Laroque et Gaston-de-Saporta, rues du Bon-Pasteur et Célony, avenue de la Molle, rue d’Italie et petite rue-Saint-Jean..

La domus à la talève sultane

Découverte en 1842, cette maison urbaine (domus en latin) a de nouveau été le théâtre de recherches entre 1976 et 1985, au moment de la construction du parking Pasteur. C’est la plus grande habitation reconnue dans la ville antique ; celle aussi dont le plan est le plus complet. Elle a livré une riche documentation sur son décor intérieur.

Édifiée entre 50 et 70 ap.-J.-C., quasiment à l’angle que la fortification dessine au nord-est de la ville, cette domus doit sans doute son ampleur au foncier disponible. Elle se développe sur plus de 3 000 m² de superficie.

Les vestiges qui en ont été dégagés montrent un ensemble qui, dans son état le plus abouti, était composé d’au moins trois corps de bâtiments établis sur deux terrasses et qu’agrémentaient quatre jardins. Au sein même de la maison, la circulation intérieure était principalement assurée par des galeries à portiques, qui servaient aussi d’espaces de transition avec les jardins.

Douze des vingt-trois pièces mises au jour étaient décorées d’une mosaïque et les dimensions de cinq d’entre elles (près de 100 m²) les désignent comme des salles de réception.

Les nombreux fragments de peintures murales recueillis sur les sols permettent d’approcher la décoration de la maison, dont les murs étaient parés de couleurs vives. La puissance chromatique du décor pictural s’y oppose souvent à la sobriété des sols, qui sont pour l’essentiel des mosaïques monochromes blanches.

Cette domus doit son nom au motif figuré de la seule mosaïque polychrome qui s’y trouvait : une talève sultane reconnaissable à son plumage bleu et à ses hautes pattes rouges.

La domus au péristyle rhodien

Découverte lors du creusement de tranchées de la défense passive en 1940, la maison au Péristyle rhodien a été fouillée pendant plusieurs années et restaurée concomitamment aux recherches archéologiques. Classée au titre des Monuments Historiques, elle est toujours visible.

En 1960, la construction du groupe scolaire Jean Jaurès a permis de lever un voile sur son environnement. Mitoyenne à une autre habitation, elle était incluse dans un îlot urbain dont les contours nous échappent, mais que l’on sait avoir été aménagé en plusieurs terrasses.

Édifiée autour du changement d’ère et occupée jusqu’aux IVe-Ve siècles, cette maison doit son nom à son portique atypique. Les quelques pièces qu’on en connaît se répartissent, en effet, autour d’une petite cour dallée qu’encadre un péristyle présentant la particularité d’avoir une colonnade plus haute que les autres. Deux ailes, nord et sud, y avaient une fonction résidentielle ; les pièces y sont de grande dimension et les décors de qualité : sols en mosaïque noire ou en marqueterie de marbre. L’aile ouest appartient à la sphère intime.

Les espaces de distribution ont un rôle important : outre la galerie à portique, on connaît au moins trois couloirs, ce qui suppose une organisation intérieure complexe, qui nous échappe.

En ce qui concerne la décoration, ce sont les sols qui sont les mieux connus. Les fragments d’enduits peints conservés ont cependant permis de restituer plusieurs décors muraux et de plafond qu’il n’a pas toujours été possible d’associer à une pièce en particulier. Dans la restitution 3D présentée dans l’application, c’est donc une ambiance décorative qui est proposée, sans doute assez proche de la réalité, mais incomplète.

Le parcours en ville

Après avoir récupérer votre aide à la visite « Aix la romaine » à l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence, consultez le plan détaillé qui dessine un parcours que vous êtes libre de suivre comme vous voulez : selon le déroulé imaginé par ses concepteurs ou au gré de votre déambulation dans la ville historique.

Sur cette carte sont pointés quelques découvertes importantes et les sites toujours visibles, à savoir une rue antique et le baptistère (cathédrale), les thermes de cure (centre de remise en forme Sextius) et la domus au Péristyle rhodien (avenue de Grassi).

Scannez le QR code sur le document pour accéder tout au long de votre parcours à des fiches d’informations, des audios, des vidéos et des immersions 3D issus de décennies d’études et de recherches archéologiques.